Hannah & Lev ▬ Every good story starts with, "Well... we were drunk."

Je n'ouvrai pas les yeux afin de pouvoir prolonger mon sommeil quelques minutes de plus même si j'étais déjà bien réveillée. La lumière passait à travers mes paupières et elle était tellement vive que j'en déduisis le beau temps qu'il devait fair dehors ainsi que l'heure très tardive de la matinée. Peut-être même que l'après midi avait déjà commencé. Les bruits dehors me renseignèrent sur l'activité grouillante du camp, beaucoup de gens devaient déjà être debout. Je me demandais si Ava était déjà partie du chalet. Surement étant donné que cette petite folle se lève presque toujours très tôt. Mon mal de crâne me rappellais que j'avais fais la fête et que j'avais surement beaucoup abusé de la vodka. J'avais une petite guele de bois mais pourtant j'me sentais plutôt bien ce matin là comme si j'étais dans un endroit magique. Mes pensées divaguaient et je flottait encore dans un état entre le sommeil et le réveil. Mes yeux décidèrent de s'ouvrir alors que la sensation que quelqu'un bougeait à côté de moi entra dans ma tête. Il y avait quelqu'un proche de moi, même très très proche de moi. Houla, qu'est-ce-que j'avais encore ramené hier soir ? Le jeune inconnu sans nom était dans mon lit avec moi. Je l'inspectait de près et son visage me disait vaguement quelque chose mais je n'arrivais pas à me souvenir de quoi que ce soit. Un petit détour dans les méandres de ma mémoire s'imposait alors à moi. Hier soir je me souviens très bien d'avoir été à cette soirée près dans la forêt avec Ava. C'était plutôt funky, je me souviens avoir beaucoup dansé avec Gregory, mon meilleur ami. On a bu. Genre pas qu'un peu. Après j'ai quitté la forêt, Ava était avec moi et nous sommes allées dans le chalet d'un pote où il y avait quelques personnes, là on a encore bu avec Ava et je crois qu'on s'est retrouvé comme des glandes dans la naignoire vide en trin de chanter. Après on est allait se promener. Ha non, ça c'était avant. Bon, enfait j'me souviens plus vraiment de la suite de ma soirée. J'aime pas trop ça en général, ne pas savoir les plus grosses bêtises que l'on peut faire. Mais vu la jolie petite gueule du mec à côté de moi, si j'avais fais une bêtse, je ne le regrettais pas. Je n'aime pas vraiment par contre ne pas me souvenir de la personne à côté de moi ni de ce qu'on a pu faire. Je sais pas pourtant j'ai un super bon préssentiment, et pas seulement vu le corps magnifique de ma conquête, je suis sure d'avoir passé une bonne soirée. C'est à ce moment précis que mon ventre commença à gargouiller. J'avais faim, même super faim. Je me levai donc et pris le premier bout de tissus que je trouvai. Bon en l'occurence ça devait être la chemise de mon partenaire de la nuit mais ça ferai l'afaire. Une petite pensée se tourna vers la pauvre Ava qui n'avait surement pas pu mettre les pieds dans notre chalet depuis hier soir et une autre pensée pour Erika avec qui on devait aller à la piscine ce matin. Je suppose qu'elle comprendrait. Je passai en coup de vent dans la salle de bain afinde voir si je ne ressemblais pas trop à un monstre. Un coup de baguette magique et *hop* le tour est joué. Des croissants étaient apparu sur la table et je me précipitai d'en prendre un avec une petite tasse de thé. La mémoire peut peut-être revenir en mangeant après tout. Je me passai une main dans les cheveux tout en me rendant compte qu'en réalité je ne savais vraiment pas ce qui s'était passé et que je risquais d'être vachement gênée au réveil du bellâtre. Je risquais vraiment de passer pour une débile, encore une fois. C'est évidemment à ce moment là qu'il commença à un peu plus s'agitter avant d'ouvrir les yeux. Là j'étais vraiment gênée et je savais vraiment pas quoi dire. Nos regards se croisèrent au moment où il se leva et je ne pouvais que me dire qu'il était mieux réveillé qu'endormi.

"-Euuuh, Salut..."

Bon ok, c'était pitoyable comme réplique mais alors complétement pitoyable. Surtout que je n'avais vraiment rien d'autre à dire sauf ça. Une vieille tension se fit sentir dans la pièce et je lui lançai un vieux sourir tout gêné. Bonjour tout l'monde, la petite débile et gaffeuse d'Hannah est de retour. Je crois évidemment que j'ai perdu mes moyens à ce moment là, normalement j'suis plutôt dans l'genre pas du tout gênée.

Je cligne des yeux. Putain. J'oscille entre deux états totalement opposés : le soleil me transperce le crâne, perforant sans doute mon cerveau par la même occasion, et je meurs d'envie de sourire. Pas de mon sourire charmeur habituel, ou d'un sourire narquois. Même pas d'un sourire franc, vrai, qu'on accorde à nos amis. Non, d'un sourire niais. Sérieusement, qu'est ce qu'il m'arrive ? Je. Ne. Souris. Pas. Niaisement. Ok, reprenons depuis le début. Donc, le soleil m'aveugle. Je suis dans un lit très confortable, et je meurs d'envie d'enfouir ma tête dans l'oreiller en attendant que les élancements de mon crâne se calme. Wow, je suis bien avancé là. J'ai vraiment dû abusé hier soir. Attendez. Qu'est ce que j'ai bien pu faire hier soir ? Après un effort de mémoire exceptionnel, je parviens à rassembler, hum, disons les vingt premières minutes de ma soirée. Brillant. Donc, je me souviens d'être allé chez un pote. Hum, on jouera à "Mais-comment-peut-il-bien-s'appeler" après, d'accord ? Pour l'instant, revenons à la reconstitution de ma soirée qui a dû être bien arrosé. Pas que je me rappelle vraiment de tout d'habitude, mais y a un minimum de dignité à avoir, et être défoncé dès le début, ça ne me ressemble pas. Et si les vingt minutes avaient en fait duré deux heures ? Ça, c'est possible et même probable, parce que la notion du temps change soudainement, passé un certain stade d'alcoolémie dans le sang. Etrange. Mais nous ne nous attarderons pas sur cette anomalie qui fait passer deux mois de vacances plus vite qu'une heure d'histoire de la magie. Parce que j'étais chez ce pote, donc. Et, comment dire ça d'une façon polie et lisible par des gamins de six ans.... Nous avons commencé à consommer des breuvages légèrement alcoolisé pour correspondre à notre mode de vie hédoniste (ce qui consiste à faire du but de notre existence la recherche du plaisir.) En bref, on s'est bourré la gueule quoi. Désolée pour les âmes sensibles et pour les demoiselles pouvant être choqué par ce langage cru et vulgaire, mais c'est comme ça. Et franchement, j'étais bien là. Je voyais le monde d'un oeil neuf, flou mais neuf. Oh oui, je crois qu'on avait même de grand projet pour refaire le monde à notre manière : pas de travail, juste des fêtes. Bien sur, c'est un résumé, parce qu'il semblerait que finalement, on ait passé plusieurs heures à exposer notre point de vue sur l'époque dans laquelle nous vivons, perché sur la table du salon. Mais ne vous y trompez pas, je n'ai pas fait que ça. Je me souviens juste plus du reste. Mais ça va revenir... Non ? Bon, de toute façon, une chose est sur, je me suis déshabillé. Comment je peux le savoir ? Je suis un don Juan qui aime son torse. Et l'alcool fait ressortir mes traits de caractère puissance mille. Alors, si vous me voyez habillé pendant une soirée, c'est là qu'il faudra se demander si je n'ai pas quelque chose de grave. Bref, après cette discussion profonde et surtout très philosophique sur "Que ferions nous si nous étions les maîtres du monde ?", c'est le trou noir. Je grogne en bougeant légèrement, histoire de montrer que je suis réveillé, mes "petites amies" aiment bien ça, elles sont prévenues en quelque sorte. Elles ont le temps de se préparer avant d'être viré. Oh ça va, je plaisante, viré est un bien grand mot. Je les incite juste d'une manière amicale à prendre leur envol et partir vers d'autre cieux. Ou à me laisser ma liberté au cas où mon bungalow m'est paru trop loin. Ce qui arrive hélas plus ou moins régulièrement. Je me suis déjà réveillé dans un bungalow voisin du mien alors que j'étais persuadé être à l'autre bout de l'île. Et c'est tellement plus agréable de se réveiller dans son bungalow, avec ses affaires, sa salle de bains, son pote qui risque de revenir d'un moment à l'autre mais qui s'en fiche, bien trop habitué, son lit... Et j'ai l'impression qu'encore une fois je ne suis pas chez moi. Mais pour m'en rendre compte il faudrait peut-être que j'ouvre les yeux, en fait ! Je me décide et me redresse légèrement. Ce qui me laisse le loisir d'admirer le dos d'une jeune femme qui semble totalement ravissante. Je me lève péniblement, à l'instant même où elle se retourne. Ses yeux se plongent dans les miens. Merde, j'ai réellement dormi avec ça et je ne m'en souviens pas ? Stupide Lev, stupide ! Je tente désespérément de remettre de l'ordre dans mes pensées mais la seule chose qui me passe par la tête, c'est "OMG. OMG. OMG. OMG. OMG". Ecoutez, il est plutôt tôt (bon je n'ai aucune idée de l'heure qu'il est mais tout le monde voit ce que je veux dire), j'ai eu une longuee soirée dont je n'arrive décidément pas à me remémorer, et il semblerait qu'un joueur de trombone a coulisses ait établi domicile dans mon pauvre crâne, donc je pense qu'on peut parler de circonstance atténuantes ! Je sors de mon état végétatif lorsqu'elle se met à parler.

"-Euuuh, Salut..."

Merde, merde, merde, sa voix me fait un de ces effets ! Je crois même que je rougis ! Merlin, faites que ça ne se voit pas, je vous en supplie. Ok, calme toi Lev, trouve un truc spirituel à dire.

"Euh... Ouais... Salut."

Je me gifle intérieurement. Spirituel on avait dit ! Si en plus elle m'empêche de réfléchir, je suis bien moi ! Elle me fait un petit sourire adorable et je ne peux me retenir de lui rendre un sourire timide moi aussi. Honnêtement, qu'à-t-elle fait de Lev Adrian Samigradov ? Elle m'a jeté un sort pendant la nuit, c'est impossible autrement. Clin d'oeil, sourire charmeur, oui. Sourire timide, vous plaisantez ? Je secoue légèrement la tête, ferme les yeux quelques instants. Bon. Je devrais être en mesure d'avancer vers elle et d'attraper un de ces petits croissants. Je fais un pas, stable. Cette fois-ci, je me félicite intérieurement. Deux pas. Eh, mais c'est ma chemise qu'elle porte ! Et c'est juste... Tellement sexy ! Concentration intense sur mon objectif principal : les croissants. Dans le silence gêné qui s'est installé, mes pas me paraissent assourdissants.

"Alors... Euh... Je voudrais pas te vexer mais..."

Je m'empare enfin d'une des viennoiseries présentes sur la table.

"Comment t'appelles-tu ?"

Je joint à mes paroles un sourire charmeur à demi raté, ce qui doit me donner l'air d'un imbécile. Je mords dans mon croissant, faible tentative pour essayer de fermer cette stupide bouche.

"Parce que, disons pour faire simple que... Je ne me souviens de rien."

C'est bon maintenant, tais toi Lev. Tais toi !

"Mais je suis sûr que ça à du être super hein !"

Trop tard. Tu peux aller te pendre maintenant. Serais-je en train de perdre la main ? D'habitude, des phrases qui les font toutes fondre me viennent naturellement à l'esprit, et là... Vide intersidéral. Dans ma semi-panique, j'engloutis près de la moitié de mon croissant en une bouchée, m'étouffant légèrement. Je tends le bras pour en prendre un autre, et je frôle la magnifique inconnue. Un grand frisson me parcourt, et je me demande si elle la ressentit aussi, ayant un temps d'arrêt avant de finalement reprendre une pâtisserie pour occuper mes mains.

"Euh... Ouais... Salut."

Ok. J'étais encore tombé sur un intellectuel apparemment. La phrase était vraiment très pathétique. "T'es mignon mais t'es un peu con". Quoique, en y réfléchissant. Je n'étais pas forcement plus intelligente que lui vu la phrase que j'avais lancée. Deux personnes complétement pathétiques qui se réveillent dans le même lit un matin et qui ne dise que de la merde ? Ca promettait d'être une matinée très bizarre. J'essayais veinement de me souvenir de la soirée de hier soir pour me rapller quoique ce soit de lui mais mes pensées s'arrétèrent nette quand mon regard se posa sur son torse. Les yeux fixés sur son incroyable musculature, je n'arrivais pas à changer de vision. L'envie de m'emparer de lui s'inscrivit en moi et je dû redoubler d'efforts quand il se leva et s'approcha de moi avec un pas assez incertain. Il se plaça juste à côté de moi et s'empara d'un croissant.

"Alors... Euh... Je voudrais pas te vexer mais..."

Mais quoi ? Je suis une débile qui ne sait pas formuler une phrase assez correcte ? J'ai été complétement soule hier jusqu'à faire des trucs dérangeants ?

"Comment t'appelles-tu ?"

Ouf. C'est déjà bon signe, appremment il ne se souvient de pas grand chose. Ca m'a l'air déjà d'être une bonne nouvelle. L'angoisse d'avoir fait des conneries dans la nuit se sépara de mon corps. L'inconnu joigna ses paroles d'un sourire à demi-raté qui ressemblait plus à un grimace, un rire intérieur s'empara de moi mais je ne pu me dire que ça restais mignon. Il croqua dans son croissant. Pendant tout ce temps là, ma bouche ne s'était pas ouverte une seule seconde. J'avais même pas pensé à prononcé mon nom. Il continua ses paroles comme pour justifier sa question.

"Parce que, disons pour faire simple que... Je ne me souviens de rien. Mais je suis sûr que ça à du être super hein !"

Oh le boulet --' Encore une phrase pathétique. En même temps, il avait pas tord. Même si c'était surement pas pensé ce qu'il a dit, j'avais le pressentiment d'une soirée plutôt magnfique passé en sa compagnie. Pourquoi ? Aucune idée. C'est à ce moment là qu'il engloutit son croissant dans une seule bouchée et je me demandais comment il avait fait pour ne pas s'étouffer. Il se pencha ensuite pour attraper un autre croissant sur la table. Mauvaise idée. Son bras se figea à deux millimètre du mien et une décharge électrique se propagea de ma main jusqu'au fin fond de ma colonne vertebrale. Mes yeux se reposèrent encore sur son torse juste trop proche de moi. En deux en trois mouvements, je me reculai afin de laisser un espace convenable entre lui et moi. Je me posai donc sur mon lit en tailleur.

"Hannah."

J'avais craché ce mot, limite crié et ce fut bizarre surtout après le gros blanc entre nous. Bon Hannah, il faudra surement reprendre des cours de séductions toi.

"Enfin c'est mon prénom quoi. Et...Et toi ?"

Question de merde, qui m'a surement rendu encore plus pathétique que je ne l'étais.

"Nan parce que j'me souviens pas vraiment non plus de la soirée. Voir pas du tout même. Tu sais où on aurait pû se rencontrer ? Parce que ton visage me dit pas grand chose ce qui ai bizarre."

Hannah, tais-toi. T'aime ça être pathétique ? La normale aurait voulu que je le vire vite fait bien fait de mon petit chalet afin de mener une existence tanquille et moins pathétique, mais j'avais envie qu'il reste. Ca aurait été une sorte d'abandon si il partait. C'était quoi ces pensées niaise ? bon il fallait que je me reprenne là. Une petite soif s'installa en moi et je pris ma baguette juste au bout du lit et lança un sort d'attraction sur la tasse de thé qui se trouvait juste à côté du petit bellâtre.

Je m'approche donc de cette ravissante jeune femme pour mon deuxième but en toute circonstance : si je ne suis pas à la recherche d'une personne, de préférence du sexe opposé, c'est que je suis en quête de nourriture. CQFD. Etant en présence des deux, je suis en quelque sorte comblé, mais quelque chose m'empêchant de profiter de la jolie demoiselle à mes côtés, je me rabats sur les croissants. Hélas, je n'ai visiblement pas bien calculé la trajectoire de mon bras et je frôle sa peau en tendant la main.... Un frisson me parcourt et je sens mon coeur faire un bond. Trahi par son propre corps ! En plus cette instant n'a pas duré aussi longtemps que je l'aurais souhaité... Est ce que sa peau est réellement aussi douce que ce que j'ai senti ? Il faudrait que je teste une nouvelle fois... Non, quoi ? J'ai pas vraiment dit ça, je veux dire c'est une fille comme les autres, hum, ouais. Ah ah. Quoi ? Non. Ouais. Pardon ? Ok, Lev, respire, arrête de te parler tout seul, et tout ira bien dans le meilleur des mondes. Mon cerveau n'a décidément pas aimé ce que lui a fais ressentir la proximité de la brune. Sachant qu'il a dû subir ça toute la nuit, vous comprenez bien qu'il ait un peu beaucoup de mal à se remettre en marche. Je sors de mes pensées tellement profondes en sursautant légèrement lorsque ma jeune "amie" recule précipitamment. Mes réflexions ont dû durer un seconde, car elle a a priori bondit à la suite de la réaction physique entre nos deux corps. Avec mon expérience, j'arrive à remarquer que ses pupilles sont légèrement dilaté, ce qui indique qu'elle a elle aussi éprouvé la même chose que moi. "C'est flippant hein ?" Ces mots me brûlent la langue mais je la mords, le peu d'esprit qu'il me reste m'empêchant de m'enfoncer dans ma bêtise. Enfin remis de ma surprise, je m'empare du croissant comme s'il s'agissait du graal, tentant de faire croire que non, non, ce moment n'est pas embarrassant. Emiettant le dit croissant du bout des doigts, je suis finalement soulagé lorsqu'elle m'agresse presque, quasi-hystérique... Pour me dire son prénom.

"Hannah."

Ok... Je retiens, je retiens, le ton de sa voix me hurlant qu'elle m'étranglera si je me trompe la prochaine fois que je m'adresse à elle. J'ai presque envie de reculer un peu, je suis pas trouillard, c'est pas ça, mais... Enfin je veux dire déjà c'est pas interdit par la loi de protéger ces arrière à ce que je sache, et vous ne connaissez pas les filles comme je les connais, ce sont des vrais tigresses ! Exactement, des tigresses, c'est ça ! Ouais, je vais peut-être pas lui dire, en fait. Elle reprends, plus calmement.

"Enfin c'est mon prénom quoi. Et...Et toi ?"

Ah, c'est son prénom ? J'avais pas compris. Hum, je commence vraiment à désespérer, elle a l'air d'avoir une folle envie de m'envoyer à St-Mangouste pour cause d'handicap mental profond. Je me suis pas vraiment montré sur mon meilleur jour, c'est vrai mais... Je veux dire, quand on y pense elle est pas spécialement plus douée que moi ! Elle ne m'a dit que trois phrases, la première était un salut hésitant, la deuxième sonnait comme une insulte et la dernière me montrait implicitement combien elle me trouvait stupide. Si ça se trouve elle me trouve même pas mignon ! Affolement. Sérieusement, tout le monde reconnait mon charisme exceptionnel et mon sex appeal de fou, non ? NON ? Inspire, expire, inspire, expire. Bon dieu, mon taux d'adrénaline n'a jamais été aussi haut, et encore la dénommée Hannah ne pourrait pas être plus loin de de moi. Je me prépare à répondre mais elle me prends de vitesse.

"Nan parce que j'me souviens pas vraiment non plus de la soirée. Voir pas du tout même. Tu sais où on aurait pû se rencontrer ? Parce que ton visage me dit pas grand chose ce qui ai bizarre."

Sans avoir le temps de m'en auto-empêcher, je chuchote :

"Baignoire."

Mais merde quoi à la fin. Merde, merde, merde, pourquoi ma bouche est-elle indépendante du reste de mon corps et plus particulièrement de mon cerveau ? Les gens normaux sont en mesure de contrôler leur parole ! J'ai eu un flash de mon interlocutrice dans une baignoire, sans savoir d'où cela me vient. Je tousse pour masquer ma gêne, et reprends malgré tout, priant pour qu'elle n'est pas entendue le mot que j'ai laissé échapper.

"Eh bien, à vrai dire j'ai un vague souvenir de... Salle de bain ?"

Mon visage doit surement s'enflammer à ce moment précis, et je profite du fait qu'elle fasse léviter la tasse de thé se trouvant à quelques centimètres de moi pour me tourner vers le lieu de départ de celle-ci, me retrouvant ainsi de dos. J'en profite pour me servir également, faisant mine de ne pas m'être retourné juste pour cacher mon embarras. Je me remémore alors ses paroles précédentes. Je me retourne et m'adresse à elle dans un parodie de révérence.

"Oh, et je suis Lev, pour te servir."

Je lui fais un clin d'oeil et ris doucement, espérant rompre la tension qui règne dans cette pièce. D'ailleurs, c'est moi ou la température monte en flèche ? Sérieusement, j'ai vraiment chaud là. Et c'est lorsque je trempe involontairement la main dans mon thé que je m'aperçois que j'ai les yeux posé sur elle et sur ma chemise... Qu'elle porte -à merveille- bien sûr. Je déglutis. Puis détourne de nouveau le regard pour qu'elle ne s'aperçoive pas de la lueur de désir qui y brille désormais.

"Mais, pour revenir à ta question de tout à l'heure, disons que... "

Je la dévisage de nouveau, sans m'en rendre compte. Retrouve la fin de ta phrase Lev, tu peux le faire ! Rattrape toi, pitié. Fais preuve de tact, d'humour, mais fais quelque chose par Merlin !

"Que je pense ne jamais avoir vu ton visage ton corps auparavant, je m'en serais souvenu!"

Je lui jette un nouveau coup d'oeil, complice cette fois ci, pour bien lui indiquer que je plaisante... Plus ou moins. Je calcule bien mon temps pour ne pas laisser mes yeux s'égarer sur autre choses que son joli visage. Cela doit être la quatrième fois que je la contemple en moins de cinq minutes, ça commence peut-être à faire beaucoup.

"Et cela te dira peut-être quelque chose si je te dis que j'étais chez..."

Nooon ! Pourquoi suis-je incapable de faire un phrase de plus de dix mots en sa présence ? Bon, le problème dans le cas présent, c'est surtout que je n'ai aucune idée sur le prénom du pote qui m'a généreusement accueilli chez lui. Avant d'avoir de nouveau une illumination :

"Elliot !"

Hmm, ma voix était peut être un peu trop triomphante pour le coup. Bon, sur le moment j'étais plutôt fière d'avoir trouvé, je me suis un peu laissé emporter... Oui, je vais peut-être me taire maintenant, j'ai du dire mon quota de stupidité pour les dix prochaines années.

Le baiser étais doux, comme deux personnes qui tentent de se découvrir. Ses lèvres étaient parfaite et passionnante. Je me demandais comment vivre sans n'avoir jamais goûté à ce fruit qui, a partir de ce jour, entera surement toutes mes pensées. Puis, soudainement, le baiser s'intensifia. Le bel appollon passa ses mains autour de ma taille m'emprisonnant. Je ne voulais pas bouger, rester blotti dans ses bras jusqu'à l'éternité était mon plus grand désir du moment. Mes mains entrelassaient ses cheveux fougueusement. Nos langues dansaient ensemble digne d'un plus grand ballet. Le baiser se rompit aussi viollement qu'il commença. Je repris mon souffle tant bien que mal et mon coeur s'affolait dans ma poitrine. C'était comme avoir pris de la drogue. Nous fûmes surement tout les deux aussi surpris de ce baiser ou aussi agréablement choqué car aucun mot censé n'est venu se poser durant les secondes qui suivirent le baiser.

"Qu'est ce que ?"

"Euh...bah...euh...Je crois que je sais pas trop là."

Bonjour, je m'appelle Hannah Emma Cartwright et je suis une divine débile. Ca y est c'est devenu vrament officiel. N'est-ce-pas génial ? Mes esprits revenèrent à la normale après m'être rendu compte de ma bêtise.

"Enfin j'en avais envie."

Un vieux sourire gêné s'afficha sur mes lèvres et je fus heureuse de constater qu'il ne repris pas ma phrase et passa à un autre sujet.

"Je... Pensais... Que tu aimais les filles... Parce que tu as fais ça."

Sur ces mots, il plaça son doigts sur sa bouche ce qui détourna mon regard sur ce très beau bout de chair. L'envie de le réembrasser après avoir déjà goûté à cette perfection s'immissa affreusement en moi. Non non non, ne pense pas à ça Hnnah, conscentre toi !

"Durant une bonne demi-heure... Avec une fille..."

Ces derniers mots firent remonter mes yeux sur ses prunelles. Et là, surement suite à ces paroles, un nouveau flash revint en moi. La baignoire, oui ça je m'en souvenais. I y avait Ava, et moi aussi dedans puis à côté pas mal de gens. Rectification, pas mal de garçons. Oh et oui, apparemment Lev avait raison, j'étais restée pas mal de temps à faire du bouche à bouche à Ava. Mmmh comme souvent enfait. J'allais répondre pour défendre ma cause mais ses lèvres s'emparèrent à nouveau des miennes m'empêchant de parler. Un courant électrique parcouru ma colonne vertébrale, mon coeur battant toujours bien trop vite. Ce baiser là était beaucoup plus passionné et fougueu que le premier. J'étais un peu trop excitée à mon goût et mes pensées ne réagissaient plus suivant mon cerveau. Je mis mes mains sur son torse et le poussa un peu pour qu'il tombe sur mon lit, le rejoignant je me mis sur lui, mes mains parcourant chaque parcelle de son corps tandis que nos bouche étaient inséparables.